Usagers vulnérables : vers un nouvel apprentissage de la route
Dure constat pour la mobilité douce
Quand on parle de mobilité douce, on s’attend à des déplacements apaisés, silencieux, calmes, sécurisés. Et pourtant, la réalité est tout autre. En matière de sécurité, les vélos, trottinettes et autres modes alternatifs ont bien des raisons de vaciller lorsqu’ils se lancent sur la route. Le bilan de l’accidentalité routière 2024 en France fait état de la part inquiétante des usagers vulnérables qui perdent la vie sur les routes de l’hexagone ou sont régulièrement grièvement blessés.
Parmi les usagers en péril se trouvent les trottinettes qui demeurent un vrai problème pour la sécurité routière. En effet, 10% des conducteurs de trottinettes victimes d’un accident souffrent de séquelles durables. Un chiffre alertant qui ne cesse d’augmenter.
Qui devient le vulnérable de qui ?
Tout est question de cohabitation. Tels sont les enjeux de la sécurité routière pour les décennies à venir, apprendre aux usagers, du véhicule léger au poids lourd en passant par les modes alternatifs, à partager l’environnement routier. C’est un nouvel apprentissage de la route et des habitudes de conduite à construire entre les usagers les plus et les moins vulnérables.
Désormais, toutes les interactions sont à revoir, à réapprivoiser afin que l’ensemble des déplacements se fassent de façon fluide et sécurisée. Quid de la règlementation principalement pensée pour les véhicules légers ? Les nouvelles mobilités, de plus en plus prisées, moins chères, moins lourdes et plus respectueuses de l’environnement, sont surtout plus exposées aux dangers qu’un véhicule protégé par la carrosserie.
La vitesse, un enjeu crucial
Une transformation des routes est nécessaire et passe par la définition de zones à fort enjeux de sécurité routière à travers l’analyse de données d’accidentalité et de comportements. La vitesse est un enjeu fort afin de faire cohabiter les usagers et offrir un espace de déplacement plus apaisé, notamment lorsque l’on sait que 60% des décès et 48% des blessés sont enregistrés sur les routes hors agglomération. Une approche accident et comportement est donc nécessaire pour tout projet d’aménagement, notamment grâce à la data qui permet de mieux cibler les zones encore non identifiées comme accidentogènes.